Syrie : la France a bien livré des armes aux rebelles anti-Assad


Dans une interview au Monde publiée ce mercredi, François Hollande admet, pour la 1re fois, que la France arme bien les opposants "démocratiques" à Bachar al-Assad.


Depuis le début de la guerre civile en Syrie, en 2011, la question de la livraison d'armes aux opposants de Bachar al-Assad était récurrente. La France, que ce soit sous la présidence Sarkozy ou, depuis mai 2012, sous celle de François Hollande, avait dans un premier temps renoncé -du moins officiellement- à armer les rebelles, de peur principalement que les engins ne finissent dans les mains des groupes islamistes qui agissent dans le pays.

Cette époque est désormais révolue. Et c'est François Hollande qui l'annonce lui-même. Dans une interview au Monde, le chef de l'Etat explique que la France n'aide militairement que la "rébellion démocratique", sous-entendu la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR), dirigée actuellement par Hadi el-Bahra. Cette précision sur la destination des armes est une tentative de désamorcer toute polémique sur d'éventuelles livraisons aux groupes islamistes. S'ils agissent aussi contre Bachar al-Assad, ces groupes s'opposent également aux rebelles. 

Même matériel que pour les Kurdes d'Irak 

Depuis quand la France a-t-elle franchi le cap ? François Hollande ne donne pas de date précise. Mais de fait, cela remonte probablement à fin 2013, après l'échec de la tentative de monter une coalition internationale contre Assad. "La communauté internationale porte une responsabilité très grave dans ce qui se passe en Syrie [...] Si, il y a un an, il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l'utilisation des armes chimiques, nous n'aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste, alors que les rebelles méritent tout notre soutien", se désole le locataire de l'Elysée. 


Quels types et quelles quantités d'armes ont reçu les rebelles ? Sur ce point, François Hollande refuse d'en dire plus. Il affirme simplement qu'il s'agit de "matériel conforme aux engagements européens" et qu'il est de "même nature" que celui livré très récemment aux Kurdes d'Irak qui combattent l'Etat islamique (EI), l'organisation jihadiste sunnite présente en Irak et en Syrie.

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