Un rein fonctionnel bientôt imprimé en 3D ?


L'Université du Queensland et la société californienne Organovo s'associe pour mettre au point un rein fonctionnel entièrement fabriqué par impression 3D.


Le procédé de bio-impression (Organovo)

Parvenir à mettre au point un rein entièrement imprimé en 3D, c’est l’ambition affichée par l’Institut de Bio-Science moléculaire de l’Université du Queensland (Australie) qui a annoncé samedi 24 mai s’être rapproché de la compagnie américaine Organovo. Cette start-up fondée en 2007 s'est spécialisée dans la fabrication de tissus et d’organes de synthèse et s’est fait connaître ces derniers mois pour ses travaux sur la bio-fabrication de cellules de foie.

En janvier dernier, le premier microtissu fonctionnel a en effet été dévoilé par la petite société californienne : un bout de foie qui produit de l’albumine, protéine impliquée dans plusieurs fonctions physiologiques.

Des reins artificiels pour tester la toxicité 
de nouvelles molécules

La collaboration qui s'engage entre l'université australienne et Organovo aura donc pour but de mettre au point un premier rein imprimé en 3D et sera menée par le professeur Melissa Little. Ces premiers reins pourraient notamment permettre de tester dans des conditions proches de la réalité la toxicité de certains traitements médicaux sur les organes humains.

Avec de véritables tissus humains imprimés à la chaîne, l’industrie pharmaceutique pourrait détecter très tôt l’efficacité des millions de molécules candidates dont elle dispose. Aujourd’hui, beaucoup sont éliminées dès les essais précliniques pour leurs effets toxiques sur l'animal. Mais les essais de ce type pourraient ne pas être parfaitement fiables en raison des différences entre l'homme et les modèles animaux. 

Si nous pouvons tester la toxicité des médicaments sur les reins avant même de le tester sur l’homme, nous pourrions gagner beaucoup de temps, d’efforts et d’argent", explique Melissa Little avant d’indiquer que "le but ultime serait bien évidemment de pouvoir imprimer des reins en vue d’être transplantés sur des humains."

Cependant, "il y a encore du travail pour y arriver mais une fois prêt, cela pourrait sauver des vies et réduire largement le coût de certains traitements."

La complexité du vivant

Mais les obstacles techniques restent encore nombreux. Ils sont notamment dus à l’organisation complexe des organes. Le rein est ainsi composé d’un million de néphrons en parallèle qui assurent la filtration du sang et la production d’urine. Mais chaque néphron comporte lui-même de multiples sous-unités comme les glomérules. Eux-mêmes constitués de quatre types de cellules…
Pour coller à cette minutie du vivant, Organovo utilise, des procédés semblables aux imprimantes 3D qui font fondre un fil de plastique pour le déposer en couches successives. À la place du fil de plastique, les scientifiques utilisent un gel ou une sorte de pâte contenant les cellules.

INVESTISSEMENT. Selon Ian Walker, responsable des pôles Science, IT, Innovation et Arts de Queensland, le gouvernement australien a supporté les recherches du Pr Little à hauteur de 1 million de dollars, et y voit un intérêt majeur dans les années à venir."Un tiers des australiens sont susceptibles de développer une maladie chronique du rein, c’est pourquoi les recherches du Professeur Little sont très importantes."

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

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